Cybersécurité : L’ANCy outille des journalistes contre les anarques de fin d’année
Des professionnels des médias ont été formés, le vendredi 20 décembre à Lomé, dans le cadre d’une session intitulée « Mieux informer pour prévenir les arnaques de fin d’année », organisée par l’Agence nationale de la cybersécurité (ANCy). Cette initiative s’inscrit dans la mission de sensibilisation de l’ANCy en matière de cybersécurité. La session de formation a été animée par Malik Arnaud Géraldo, directeur de la formation et du renforcement des capacités, ainsi que par Tchala Komlan, responsable de formation de Cyberdéfense Africa.
Le Commandant Gbota Gwaliba, directeur général de l’ANCy, a souligné que, dans le domaine de la cybersécurité, la principale vulnérabilité réside dans le facteur humain. « Entre le clavier et la chaise se trouve l’être humain, qui représente souvent le maillon faible de la chaîne de sécurité informatique, notamment en raison d’un manque d’information. En tant que vecteurs d’information, il est donc essentiel que les journalistes soient associés à cette initiative », a-t-il déclaré.
Objectifs de la formation
Le Commandant Gwaliba a précisé les deux principaux objectifs poursuivis par cette formation :
- Impliquer les médias dans la lutte contre la cybercriminalité
L’ANCy sollicite la collaboration des médias pour relayer efficacement les alertes et communiqués relatifs aux actes de cybercriminalité. « La période de fin d’année est particulièrement propice aux cybercriminels, qui exploitent les promotions, les faux cadeaux et autres campagnes frauduleuses pour piéger les citoyens. Il est donc crucial de sensibiliser les journalistes aux techniques utilisées par ces criminels afin qu’ils puissent relayer nos communiqués et sensibiliser l’ensemble de la population », a-t-il indiqué. - Renforcer la sécurité des outils de communication des journalistes
Le Commandant a insisté sur la nécessité pour les journalistes de protéger leurs sites d’information et leurs données contre les cyberattaques et la diffusion de fausses informations. « Si les bonnes pratiques de cybersécurité ne sont pas appliquées, un cybercriminel peut facilement prendre le contrôle d’un site d’information pour y publier des fake news. C’est pourquoi il est impératif que les professionnels des médias maîtrisent ces pratiques pour sécuriser leurs plateformes », a-t-il ajouté.
Cas pratiques et sensibilisation
Le directeur général a illustré ses propos en évoquant des arnaques récentes, notamment des messages frauduleux attribués au chef de l’État ou des vidéos circulant sur TikTok concernant de prétendues adoptions d’enfants. Ces stratagèmes visent à inciter les victimes à fournir des informations personnelles sensibles, telles que des numéros de carte bancaire ou des pièces d’identité, exploitées par la suite à des fins malveillantes.
« Nous souhaitons faire des médias des relais et des ambassadeurs de l’ANCy, pour sensibiliser efficacement la population aux bonnes pratiques de cybersécurité », a conclu le Commandant Gwaliba.
Mission de l’ANCy
Créée par la loi du 7 décembre 2018 sur la cybersécurité et la cybercriminalité, l’ANCy joue un rôle central dans la définition et la mise en œuvre de la politique nationale de cybersécurité au Togo. Ses missions incluent la coordination de la défense des systèmes d’information, la fixation et le contrôle des règles de cybersécurité, la certification des dispositifs de sécurité, ainsi que la sensibilisation et la formation du public. Elle assure également la désignation et l’audit des Opérateurs de Services Essentiels (OSE), la mise en place du CERT (Computer Emergency Response Team) et du SOC (Security Operations Center) national, ainsi que la lutte contre la cybercriminalité et la gestion des crises de sécurité informatique.
Cette formation marque une étape supplémentaire dans les efforts déployés par l’ANCy pour faire du Togo un pays résilient face aux menaces croissantes de la cybercriminalité.